Le Moulin Bleu

"Ma mère était très attachée à cette maison. Elle y bricolait beaucoup, s'occupait de la déco, l'entretenait. C'était une Parisienne de père en fille depuis cinq générations, mais elle s'était très bien adaptée à la campagne."

 

(Mehdi, 2010)

L'extérieur

Saint-Cyr-sous-Dourdan, Cécile Aubry, Moulin Bleu
Vue aérienne de la propriété du Moulin Bleu

Les champs

L'intérieur

La cuisine

"La cuisine où j'aime confectionner de bons petits plats." 


 

 

 

 

   La cuisine sert de "pièce à vivre" à la maisonnée. Le carrelage permet d'y entrer sans remords avec les bottes boueuses. Accrochés au mur, près de la hotte, d'énormes plats de bois taillés dans des troncs de noyer tous spécialement pour Cécile, au Maroc.


Le living-room

"J'ai un faible pour mon living-room où j'ai entassé bien des souvenirs de voyages." 


 

 

   Insolite au milieu du mobilier anglais du living-room, une presse à cuivre du XVIIIe siècle. C'est son mari Si Brahim el Glaoui qui la lui offrit à l'époque où elle faisait des gravures sur cuivre. Elle pèse si lourd (300 kg) qu'il est pratiquement impossible de la bouger.

   Au mur, une collection de gravures hippiques et une série de croquis de Mehdi bébé, par Cécile Aubry.


La salle à manger

"Je ne laisse jamais à personne le soin de dresser le couvert." 


   Le plus joli meuble de la maison: un buffet-vaisselier bressan que Cécile Aubry a acheté avec le moulin. Il occupe tout un mur de la salle à manger et expose une magnifique collection d'assiettes anciennes, très colorées, constituée par la maman de Cécile Aubry, et toute une série de plats, de gobelets et de très jolies chocolatières en argent.


   La salle à manger avec se poutres peintes en blanc est très traditionnelle. La table de couvent - plus très solide - avec ses petites tirettes latérales, vient de chez un antiquaire d'Etampes. Les chaises Louis XIII, recouvertes de tapisserie, appartenaient déjà au moulin. Par la large porte-fenêtre, les convives de Cécile Aubry peuvent voir de leur place couler la "Rémarde".


La salle de bain

   Ces amusants poissons exotiques ont été peints pour Mehdi par Cécile Aubry elle-même, au-dessus fr la baignoire de sa salle de bain bleue. Sa technique est simple. Elle fait, d'abord, un croquis de petit taille qu'elle photographie, puis elle projette l'image sur le mur avec une lanterne magique à la dimension requise. Elle peint alors, directement, à la peinture à l'huile; elle efface les erreurs facilement à l'essence si cela est nécessaire.


La chambre d'amis

   La chambre d'amis, au deuxième étage, est toute fleurie. Comme dans presque toutes les pièces de la maison, Cécile Aubry a peint, elle-même, les poutres en blanc: "C'est plus lumineux".

   Un tapis espagnol assortit ses fleurs naïves à celles du couvre-lit et des rideaux.

   Au-dessus du lit, un miroir romantique découvert au marché au puces, dans les mêmes tons.


"Cette pièce est réservée au bibelots anciens. Porcelaines, médaillons et miniatures y sont rassemblés."


La salle de jeux

   En 1965, l'émission Au-delà de l'écran fait le portrait de Mehdi, filmé dans les dernières minutes dans cette salle de jeux. Cécile Aubry a dessiné et peint l'histoire d'un petit train qui tombe amoureux d'une étoile sur les murs de cette salle.


Le grenier

"Je suis très fidèle au voilier de mon enfance. Il me rappelle tant de bonnes heures."

"Maman gardait un souvenir intact et ému des longues promenades en mer qu'elle avait faites avec son père à l'âge de cinq ans sur le Lord Jim, un voilier très élégant qui mouillait dans le port de Saint-Malo et dont elle conservait précieusement la maquette sur le manteau de la cheminée de sa chambre et qu'à mon tour je tiens en lieu sûr, à l'abri de la poussière et de l'humidité. Ces moments-là étaient si ancrés en elle que la nostalgie la conduira à s'en inspirer lorsqu'elle écrira "Sébastien et la Mary-Morgane"."

(D'après le livre "La belle histoire de Sébastien" de Mehdi el Glaoui paru le 28 novembre 2013 chez Michel Lafon)

   Tout en haut de la maison, le grenier, aménagé en salle de télévision. On a conservé les poutres apparentes et construit deux minuscules loggias accessibles par une échelle.

   Sur la poutre transversale, d'où pend un lampadaire en fer forgé, on voit encore les poulies du moulin qui servaient à faire monter les sacs de grains au grenier.


 

 

   Cécile Aubry dessine tous les matins dans le grenier. Ici, en 1958, elle fait un portrait de Mehdi.


"J'ai fait de mon grenier un atelier. L'échelle du meunier est toujours à sa place."

"Non, ces bouteilles, ne contiennent pas d'alcool ! Ce sont des boites à musique."


   Dans le grenier du "Moulin Bleu", Cécile Aubry a réuni ses plus chers souvenirs : la maquette du voilier où son père l'emmenait faire des promenades en mer, un harnachement de poney en velours bleu brodé d'or que lui a offert son mari... Enfin, de cette vaste pièce mansardée aux lourdes charpentes, elle a fait son "domaine", son atelier où, stylo ou pinceau en mains, elle recrée en couleurs vives ses plus jolis rêves d'enfant. C'est là qu'elle aime venir s'isoler et c'est là que sont nés tous ses livres.


(Certaines photos et légendes sont tirées de la revue Festival n°332 de 1955, de la revue

Maisons de campagne n°10 de mars 1968 et de "L'Anniversaire de Pick", 13/11/1958)

Cécile Aubry et Mehdi dans le grenier du Moulin Bleu :


Quelques photos de Cécile Aubry et Mehdi au Moulin Bleu en 1965:

Quelques années auparavant :

Mehdi parle du Moulin Bleu et de la mort de sa maman:

"A sa mort, il a fallu trouver une solution pour le Moulin. Le vendre ou le louer était hors de question. Trop de souvenirs, trop d'objets symboliques, je ne pouvais me résoudre à abandonner cette maison où j'étais né, et que ma mère et ma grand-mère avaient mis plus de soixante ans à rendre confortable.

   En conséquence, Virginie et moi-même avons décidé de nous installer au Moulin. Je n'aurais jamais pensé que je retournerais vivre un jour dans cette maison qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis mon départ, il y a quarante ans.

L'impression était très étrange, il y manquait une âme... Aujourd'hui encore je ne pénètre pas dans la chambre de maman de peur d'y rencontrer son très jeune fantôme...

   A la fois présente et invisible, maman continue de vivre dans mon cœur..."

 

(D'après le livre "La belle histoire de Sébastien" de Mehdi el Glaoui paru le 28 novembre 2013 chez Michel Lafon)