La rencontre 7 jours BFM, Belle et Sébastien: les souvenirs de Mehdi (16 novembre 2013):

L'avis de Mehdi el Glaoui sur le remake de Belle et Sébastien:

   "C’est un film qui a marqué toute une génération, il ne faut pas les décevoir. Quand Nicolas Vanier m’a annoncé qu’il voulait faire revivre "Belle et Sébastien" au cinéma, j’ai été inquiet. J’avais une appréhension. Aujourd’hui, ma mère n’est plus là. C’est elle qui a donné vie à cette histoire. Sans vouloir être le gardien du temple, je savais qu’il serait difficile de refaire ce miracle de la rencontre entre un enfant et un chien", explique Mehdi.

 

   Quand le réalisateur et explorateur est venu vers lui, il ne s’est pas adressé seulement à l’ayant droit de Cécile Aubry, "il m’a aussi proposé un petit rôle, des apparitions dans le film. J’ai été touché par cette attention, cette gentillesse", explique celui qui, aujourd’hui, est tour à tour comédien et réalisateur sur d’autres projets.

   À la lecture du scénario, Mehdi est rassuré : "Nicolas Vanier a un regard intéressant sur cette histoire, il a réussi à garder la poésie du lien entre l’enfant et le chien. Quand je vois le tournage, je sais qu’il a conservé la magie de la série. Le choix des comédiens est très judicieux."

   Des comédiens parmi lesquels se trouve Félix Bossuet, un Parisien âgé de 7 ans. C’est lui qui donne son visage et sa voix à Sébastien. Quand les deux se croisent, entre deux prises, la pudeur est de mise. "Il n’est pas un copier-coller de moi, c’est un Sébastien différent. Félix est un très bon comédien, très vif." Pas de conseils incessants du premier Sébastien au nouveau. "Il est très intelligent et écoute ce que lui dit Nicolas Vanier. Je lui ai expliqué qui j’étais, il m’a semblé un peu intimidé, mais je ne veux pas lui mettre de pression, il donnera vie à son Sébastien. Aujourd’hui, les peurs que j’avais sont dissipées : ce film est fidèle à l’esprit du livre et de la série."

 

(D'après l'article "En Savoie, la belle rencontre des deux "Sébastien"" de ledauphine.com)

Interview de Mehdi el Glaoui le 16 décembre 2013 pour LYFtv.com:

Interview de Mehdi el Glaoui par Le Parisien:

Que pensez-vous de cette adaptation au cinéma?

   C’est très bizarre! C’est le même personnage. J’ai l’impression de me voir… sans me voir. C’est un peu « Retour vers le futur » ! Pour un psychanalyste, ça doit être passionnant. J’ai tourné une scène avec Félix, qui joue Sébastien. Un moment troublant et marrant.

 

Qui jouez-vous dans ce nouveau "Belle et Sébastien" ?

   Le personnage d'André, un forestier qui exploite du bois à l'ancienne. Il le met sur une luge et descend avec jusqu'au village. Je l'ai fait et c'est sportif !

 

Vous gardez de bon souvenirs de la série ?

   Il y avait en réalité trois séries dont ma maman Cécile Aubry était la réalisatrice. Après le succès remporté par "Belle et Sébastien", j'ai tourné "Sébastien parmi les hommes" en 1968 puis "Sébastien et la Mary-Morgane" en 1970. C'était assez lourd et intense pour le gamin de 7 ans que j'étais. Maman me demandait beaucoup. J'ai d'ailleurs fait deux ou trois fugues. Je ne tournais que pendant mes trois mois de vacances, à Saint-Martin-Vésubie, à 50 km de Nice. Je me caillais quand je faisais des courses dans la neige ou au milieu des torrents...

 

Vous n'avez jamais eu envie de faire un livre sur "Belle et Sébastien" ?

   Si ! Je vais l'écrire pour les Editions Michel Lafon. L'ouvrage sera publié pour la sortie du film de Nicolas Vanier, en décembre 2013.

Interview de Mehdi el Glaoui le 2 janvier 2014 pour Watching Machine:

Interview de Mehdi el Glaoui par AlloCiné:

Vous incarniez le petit Sébastien dans la série originale, comment avez-vous vécu vos retrouvailles avec cet univers si familier ?

   C’était très émouvant. Le producteur du film m’a appelé et donné rendez-vous au Café de Flores pour me demander ce que je pensais de l’idée d’un remake de Belle et Sébastien, sachant que ma mère (Cécile Aubry, morte en 2010, ndlr), elle, y était totalement opposée. Moi, c’était le contraire. Je trouvais ça formidable que les nouvelles générations découvrent Belle et Sébastien. Ensuite, Nicolas Vanier (le réalisateur, ndlr) m’a rassuré dans la mesure où sa démarche était extrêmement sincère et qu’il était fan de la série. J’ai senti quelqu’un qui ne voulait pas trahir la série, tout en améliorant l’ensemble avec des images sublimes et cette idée de transposer l’histoire pendant la Guerre de 1940 (Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1945, ndlr) qui donne de la dramaturgie et une humanité incroyables aux personnages. Il en a fait des héros.

 

Pourquoi votre mère était opposée au projet ?

   C’est le problème des auteurs, qui ont ce côté exclusif. Elle estimait que la série était assez réussie et elle se demandait l’intérêt de devoir faire un remake. Par ailleurs, elle acceptait mal qu’un autre enfant, autre que son propre fils, joue Sébastien.

 

Votre mère étant décédé depuis plus de 3 ans, à quand remonte la genèse même du film ?

   C’est un projet complexe. Ils ont mis près de 2 ans pour ficeler le projet et Nicolas (Vanier) a tourné sur trois saisons différentes. C’est un film lourd qui a demandé beaucoup de préparation. Il fallait trouver le chien, le dresser, trouver également le petit… Il y avait beaucoup de paramètres à prendre en compte.

 

Est-ce l’un des films les plus compliqués où vous ayez tourné ?

   Oui, à cause des conditions climatiques et du fait que tous les matins, les équipes devaient monter le matériel sur des pentes très abruptes. Après, la série Belle et Sébastien n’était pas facile à faire non plus, voire même plus compliquée car on n’avait pas les mêmes équipements, le confort et les règles de travail n’étaient pas les mêmes. Moi, par exemple, je travaillais 8 à 9 heures par jour alors que Félix (Bossuet) ne dépassait jamais les 4 heures.

 

Qu’attendiez-vous de ce tournage, à titre personnel ?

   Nicolas m’avait proposé une participation, donc un petit rôle. C’était le deal et finalement, je trouve que ce petit rôle est devenu assez présent. Pour ma part, j’ai essayé de donner du corps à André, ce forestier un peu rustique, de lui donner une humanité, une espèce de gentillesse bourrue. Puis, ce qui a été très sympa, c’est cette scène avec le petit, la rencontre entre le vieux Sébastien et le jeune. C’était comme un passage de relais. Pour toute une frange de la population qui a connu la série, c’est émouvant de voir 50 ans après le même personnage donner la réplique à son jeune remplaçant.

 

Quel genre de relation avez-vous eu avec Félix Bossuet, justement ?

   Nous n’avons pas beaucoup joué ensemble et nous n’avons pas pu nouer une grande complicité mais le peu qu’on s’est côtoyés, nous avons eu un vrai rapport de comédien à comédien. Félix est très cartésien, toujours droit dans ses bottes, il savait ce qu’il avait à faire, tout l’inverse de moi à son âge qui était plus bordélique et instinctif. Je n’ai pas trop voulu l’ennuyer car il n’aime pas qu’on soit sur son dos. Je ne me suis pas permis de lui donner des conseils, j’ai simplement essayé d’être proche de lui.

 

Revenons-en au personnage d’André, vous retrouvez-vous en lui ?

   Absolument. J’ai vécu des années, mes plus belles, à la campagne dans le Cantal, or c’est une région sauvage et rustique. Cette expérience m’a beaucoup apporté pour incarner ce personnage au grand cœur. A travers lui, je rends un peu hommage à ces gens que j’ai croisés et avec qui j’ai vécu dans cette région. J’ai un grand respect pour ces gens de la campagne, ces gens vrais qui ont les pieds bien sur terre aux préoccupations saines. Je me sens vraiment proche d’eux.

 

Vous n’avez passé que 10 jours sur le tournage, quels souvenirs en gardez-vous ?

   Sans conteste, cette scène avec le petit m’a marqué d’autant que j’avais très mal au dos à ce moment-là avec notamment ce tas de bois que je tractais et dont j’ai mis une semaine à m’en remettre. Si j’avais un regret à formuler, ce serait cette scène qu’ils ont coupée au montage et pour laquelle ils m’avaient fait venir 3 jours dans la neige.

 

Ces souvenirs de tournage d’ailleurs, vous les avez compilés dans un livre qui sort en même temps que le film…

   C’est un peu le making-of de ma vie et surtout des anecdotes concernant l’envers du décor. Pour vous donner un exemple, j’ai eu la chance de tourner avec Romy Schneider (Un amour de pluie), à 18 ans, et tous les soirs nous nous retrouvions avec toute l’équipe pour boire des coups. Un soir, alors qu’il y avait la musique, je suis allé l’inviter à danser, en me disant que peut-être si ça se passe bien, je l’emmènerai après (sourire). Évidemment, je me suis pris un râteau mémorable.

Mehdi el Glaoui était l'invité des 5 dernières minutes du JT de 13 heures sur France 2 le 22 novembre 2013:

Interview de Mehdi el Glaoui par Le Progrès en décembre 2013:

Que vous inspire la renaissance de l'histoire de Belle et Sébastien au cinéma ?

   Nicolas Vanier a fait un film qui dépasse la série télévisée. Sa transposition dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale apporte une humanité et une force nouvelles. Mais Cécile Aubry n’est pas trahie et je prends ce film comme un bel hommage à ma mère. Nicolas Vanier est un réalisateur sincère dans sa démarche, et respectueux des fondamentaux de la série : l’amitié entre le petit garçon et le chien, une quête de liberté effrénée.

 

Plus de 50 ans après vos premiers pas, le jeune Félix Bossuet est le nouveau Sébastien. En lui donnant la réplique, qu’avez-vous ressenti ?

   J’ai un tout petit rôle, je suis un forestier. Mais ma brève et jolie scène avec le petit enfant qui joue Sébastien est un beau passage de relais. C’est un nouveau petit Sébastien, différent, avec sa personnalité, son caractère : c’est un personnage intéressant, avec un côté un peu manga. Il se modernise !

 

A quoi rêvait l’ancien Sébastien, « l’enfant en noir et blanc » comme vous dites dans votre livre de souvenirs ?

   Je n’avais pas de grands rêves. J’étais ravi de tourner avec ma mère parce que c’était un jeu, bien plus passionnant que d’aller à l’école. J’aimais regarder le travail des techniciens et des machinos. J’étais dans une bulle : quand on est un enfant, tourner avec un chien est un rêve et je n’avais pas besoin de rêver au-delà. Belle, qui s’appelait en réalité Flanker, avait sa propre famille et rentrait chez ses maîtres, le soir. Mais c’était une amitié réelle entre nous, c’était mon vrai compagnon de jeu.

 

Quel est votre rêve aujourd’hui, alors que votre carrière se joue surtout au théâtre ?

   Je rêverais de tourner au cinéma avec Olivier Marchal. Je rêve aussi de nouvelles rencontres au théâtre. Je rêve simplement de continuer ce métier de comédien avec sérénité et calme, avec un vrai désir d’aller au fond des choses. J’ai appris à l’apprivoiser, ce métier. En fréquentant Charles Vanel, Jean Rochefort ou même André Dussollier, j’ai appris que c’était bien plus complexe que de dire un texte. Quand on est un enfant, on peut jouer à l’instinct, après, on doit aller plus loin.

 

Vous aviez reçu en 1985 le César du meilleur court-métrage. Pourquoi votre carrière de réalisateur n’a pas été lancée ?

   J’aurais dû avoir quelques scénarios prêts et ce n’était pas le cas. Je n’étais pas prêt, parce que je jouais au théâtre. J’ai travaillé sur d’autres courts-métrages intéressants, mais je n’ai jamais fait de long-métrage, c’est vrai. Mais ma vie n’est pas terminée et elle reste bien remplie.