Toutes ces anecdotes m'ont été communiquées par M. Jean Adam (premier assistant du réalisateur Claude Boissol sur les tournages de "Poly en Espagne" et "Poly en Tunisie") que j'ai eu la chance d'avoir au téléphone. C'était une vraie chance et un honneur pour moi de pouvoir échanger avec lui. Je le remercie de tout cœur.

Poly en Espagne - 1972

   "Poly en Espagne" comportait tout aussi bien des acteurs et techniciens français qu'espagnols. Donc le scénario était dans les deux langues et chacun parlait sa langue. Si bien que les enfants Jordi Espresate (Pedro), Thierry (Juanito) et Isabelle Missud (Esperanza) ne se comprenaient pas mais cela ne les empêchaient pas d'être amis puisqu'ils arrivaient toujours à "baragouiner" entre eux. Ils avaient respectivement environ 11, 10 et 8 ans lors du tournage.

   Thierry et Isabelle Missud étaient d'ailleurs des enfants de cirque. Leurs parents travaillaient dans un cirque et Isabelle est par la suite devenue danseuse. Thierry était quand à lui représentant des disques BMG, ce qui a permis au destin de faire se rencontrer au nouveau Thierry et Jean Adam en 1998 dans un contexte professionnel. M. Adam a d'ailleurs été surpris et ravi de le revoir 18 ans après...

 

   M. Adam s'entendait particulièrement bien avec Marc Cassot (Bruno Price) et Robert Etcheverry (David Larson/Jose Villarosso). Lui et Marc Cassot ont fait beaucoup de doublages ensemble (Voir le portrait de J. Adam et voir les voxographes). Il s'en souvient comme d'un "homme charmant" et "adorable". Il était également très ami avec Robert Etcheverry pendant de nombreuses années. Ils étaient d'ailleurs voisins à Boulogne-Billancourt ainsi qu'en Savoie.

Poly en Tunisie - 1973

   Le poney Poly appartenait à Mme Colonna qui est devenue amie avec Cécile Aubry. Mais ce joli poney blond n'était pas du tout apprivoisé. Si bien qu'il ne pensait qu'à partir. Les machinistes devaient donc prévoir des cordages pour l'attacher et éviter qu'il ne s'enfuit.

   Toute l'équipe devait faire preuve de créativité pour faire jouer son rôle à Poly. Il fallait donc parfois tirer Poly par la crinière pour l'entrainer dans la bonne direction. Par exemple, pour que Poly suive le bandit Théo dans plusieurs scènes de "Poly en Tunisie", il a fallu l’appâter grâce à des carottes accrochées dans le dos de l'acteur pendant les répétitions. Ou encore passer des carottes coupées dans la longueur par le trou d'une serrure pour que Poly désigne la porte aux enfants.

 

   Pour écrire son scénario, Cécile Aubry ne s'est jamais déplacée en Tunisie, ce qui a provoqué un problème au moment du repérage par le premier assistant de Claude Boissol, Jean Adam (Voir son portrait). En effet, Cécile Aubry avait situé une scène de son scénario à l'aérodrome de Tozeur qui apparaissait sur une carte de la région mais qui malheureusement n'avait jamais été construit. Il a donc fallu se rabattre sur l'aéroport le plus proche de Tozeur: celui de Djerba. L'autorisation de tournage dans cet Aéroport international de Djerba-Zarzis a été difficile à obtenir et il ne fut accepté qu'à certaines heures. A ce contre-temps, s'est également ajouté un problème majeur qui a failli coûter l'expulsion de Tunisie de l'équipe de tournage alors que seul la moitié de la série avait été tournée. En effet, un jour, Poly s'est enfui et est parti à fond de train sur une piste de l'aéroport alors qu'un avion Allemand était prévu pour l’atterrissage. La tour de contrôle a donc dû suspendre l'autorisation d'atterrissage et a envoyé des camions gyrophares pour récupérer Poly qui galopait à plus de 60 km/h sur la piste.

 

   M. Adam garde un souvenir ému de ce tournage dont il se souvient de l'"ambiance formidable" qui y régnait et surtout des "enfants adorables". Les trois enfants Christophe Grimbert (Victor), Sophie Simon (Nathalie/Sonia) et Jamelellil Benoufa (Moustapha) s'entendaient très bien. Ils avaient respectivement environ 10, 7 et 9 ans lors du tournage donc leurs mères étaient présentes tout au long du tournage. M. Adam se souvient tout particulièrement du petit Christophe qu'il aimait beaucoup, qu'il trouvait "beau et tellement gentil".

(D'après mon entretien téléphonique avec M. Jean Adam le 6 septembre 2016)